L’exploitante d’un commerce de vente de bijoux situé en Guadeloupe est placée en redressement puis en liquidation judiciaires. À la demande du liquidateur, le juge ordonne la vente aux enchères d’un bien immobilier possédé dans le Val d’Oise par la commerçante. Cette dernière s’y oppose, faisant valoir qu’il s’agit de sa résidence principale. En vain. Bien que la résidence principale de l’entrepreneur individuel soit protégée en cas de poursuite des créanciers professionnels, encore faut-il que l’entrepreneur ait la capacité de prouver qu’il y habite. Or, dans cette affaire, il se trouve que, d’une part, la commerçante exploitait directement le fonds de commerce en Guadeloupe et, d’autre part, qu’elle n’a jamais versé de taxe d’habitation au titre de l’immeuble, cette taxe ayant été émise au nom de locataires. Dans ces conditions, le liquidateur obtient gain de cause puisque c’est à l’entrepreneur de prouver qu’il habitait bien dans l’immeuble saisi.
Cour de cassation, chambre commerciale, 14 juin 2023, pourvoi n° 21-24.207
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