En vue de garantir le paiement d’un prêt professionnel, un homme souscrit une assurance couvrant les risques décès, perte totale et irréversible d’autonomie et incapacité de travail. Mais à son décès (par suicide), l’assureur refuse sa garantie en invoquant de fausses déclarations intentionnelles de l’assuré. Les héritiers du défunt contestent. Ils soutiennent qu’en cas de fausses déclarations intentionnelles faites par l’assuré à l’occasion de la souscription d’une police garantissant plusieurs risques distincts, l’appréciation de la portée de ces fausses déclarations doit se faire par rapport à chaque risque en litige, indépendamment des circonstances du sinistre. Saisie du litige, la Cour de cassation est sensible à cette argumentation. Elle juge qu’en se déterminant ainsi, sans rechercher si les fausses déclarations retenues avaient été de nature à changer l’objet du risque d’excès ou à en modifier l’opinion pour l’assureur, les juges ont privé leur décision de base légale.
Cour de cassation, 2ème chambre civile, 6 juillet 2023, pourvoi n° 22-11.045
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