Une société est mise en redressement judiciaire, sans désignation d’un administrateur judiciaire. La procédure est ensuite convertie en liquidation judiciaire. Le liquidateur agit alors contre le dirigeant en responsabilité pour insuffisance d’actif, lui reprochant notamment d’avoir poursuivi l’activité déficitaire de la société après le jugement d’ouverture du redressement judiciaire. La Cour de cassation rejette cette demande. Elle rappelle en effet que seules les fautes de gestion antérieures au jugement d’ouverture de la procédure collective peuvent être prises en compte pour justifier la condamnation en comblement de passif. Lorsque la liquidation judiciaire d’un débiteur est prononcée au cours ou à l’issue de la période d’observation d’un redressement judiciaire, le jugement de conversion du redressement en liquidation judiciaire n’ouvre pas une nouvelle procédure. Par conséquent, aucune sanction ne peut être prononcée en raison de fautes commises pendant la période d’observation du redressement judiciaire.
Cour de cassation, chambre commerciale, 8 mars 2023, pourvoi n° 21-24.650
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